Thèse Hugo Martin

18 juin 2021

PGF

Sensibilité du réseau sérotonine aux nutriments

Résumé

Les études épidémiologiques mettent en évidence que les patients atteints de diabète de type 2 (DT2) ont deux fois plus de risque de souffrir de dépression majeure (DM), un trouble mental caractérisé par une tristesse intense et/ou une anhédonie. Plus précisément, les données de la littérature indiquent que la résistance à l’insuline, qui est la caractéristique majeure du DT2, est positivement corrélée à la sévérité des symptômes dépressifs. Etant donné le rôle essentiel que joue la neurotransmission sérotoninergique (5-HT) dans la physiopathologie de la DM, nous avons émis l’hypothèse que la résistance à l’insuline sélective de ce système neuronal est responsable des troubles de l’humeur associés au DT2. En ce sens, des altérations du système 5-HT ont été observées dans un modèle de troubles émotionnels associés à un DT2. En effet, le régime obésogène utilisé dans ce modèle induit une altération significative des propriétés électrophysiologiques des neurones 5-HT du Raphé dorsal (DR) ainsi qu’une diminution des taux de sérotonine. Cette étude vise également à déterminer l’action de l’insuline cérébrale sur le comportement émotionnel et le système sérotoninergique. En utilisant une approche par électrophysiologie ex-vivo, nous avons pu observer que l’insuline module positivement l’activité des neurones 5-HT du RD. Nous avons également pu mettre en évidence un effet de type anxiolytique de l’action de l’insuline sur le cerveau par voie intranasale. Cet effet est accompagné d’une diminution des taux de sérotonine (5-HT) tissulaires dans certaines structures cérébrales impliquées dans la régulation de l’anxiété. Enfin, nous avons utilisé un modèle transgénique grâce auquel nous avons invalidé sélectivement le récepteur à l’insuline dans les neurones 5-HT. L’étude comportementale a permis de mettre en évidence une diminution du comportement de type anxieux chez ces animaux, associé à une diminution de l’activité des neurones sérotoninergiques du RD. L’ensemble de ces données suggèrent que l’insuline peut moduler le comportement émotionnel notamment via le système sérotoninergique. Ces éléments pourront contribuer à la possible découverte de nouveaux traitements et à la prise en charge des troubles de l’humeur chez les patients atteint de DT2. 

Jury

Pr. Pascal FOSSAT, Professeur, CNRS, Université de Bordeaux Président 

Dr. Nasser HADDJERI, Directeur de recherche, INSERM, Université de Lyon Rapporteur 

Dr. Amandine GAUTIER-STEIN, Chargé de recherche, INRAE, Université de Lyon Rapporteur 

Pr. Christophe MAGNAN, Professeur, CNRS, Université Paris-Diderot Examinateur 

Pr. Catherine BELZUNG, Professeure, INSERM, Université de Tours Examinateur 

Pr. Bruno GUIARD, Professeur, CNRS, Université Toulouse III- Paul Sabatier Invité

Contact: changeMe@inrae.fr

Date de création : 14 août 2023